En soixante cinq ans de
carrière elle a attiré les regards de
tous, et tout particulièrement des artistes
; qu'ils soient peintres ou aquarellistes,
photographe ou cinéastes, écrivains
ou poètes, et même
philatélistes.
Tous la regardent avec un il bien à
eux et la perçoivent avec une
sensibilité toute personnelle. Nombreux sont
ceux qui nous en ont fait profiter à travers
leurs uvres, beaucoup d'autres ont
préféré garder leurs
émotions pour eux.
Des
peintres ...
De nombreux artistes, amateurs ou
professionnels, ne se lassent jamais de
représenter la goélette sur leur
toile.
Huile ou aquarelle, lavis ou fusain, ou tout
simplement croquis au crayon de bois sont nombreux
dans les ateliers et cartons à dessins de
part le monde.
D'anciens commandants de la Belle-Poule, en
particulier mes deux prédécesseurs
Alain Coz et André Rozen, ont profité
de leur commandement pour la peindre ou la croquer
sous toutes ses coutures.
...
les peintres de la Marine
Ils sont 41. Leur
métier : peindre les bateaux, la vie des
marins à leur bord, les combats sur mer
autrefois.
C'était du temps ou la photographie et le
cinéma n'existaient pas. Seuls le dessin et
la peinture pouvaient permettre de conserver une
image des actions d'éclats des navires et de
la vie quotidienne de leurs équipages avec
lesquels ils étaient embarqués.
C'est à de grands peintres que l'on doit de
pouvoir regarder aujourd'hui ce que furent les
batailles navales d'antan. Leurs uvres sont
célèbres et font le bonheur des
musées et des collectionneurs, tout
particulièrement des musées maritimes
dont le plus beau, à mon sens, est bien le
Musée de la Marine à Paris. Ces
artistes constituent depuis de nombreuses
décennies le "Corps des Peintres de la
Marine", corps créé en 1640.
L'un d'entre eux a eu la chance de pouvoir, au
cours de sa carrière, peindre deux des
quatre "Belle-Poule" : Ambroise-Louis GARNERAY. La
première fut la frégate de 40 canons
de 1801. Sa prise par les anglais lui valut huit
ans de captivité sur les terribles pontons
britanniques.
Ses toiles sont nombreuses au Musée de la
Marine dont celle ou il représente la
troisième Belle-Poule commandée par
le Prince de Joinville mouillée devant
Constantinople.
Une dizaine de peintres de la Marine parmi les 24
titulaires et les 17 agréés composant
ce corps actuellement, ont embarqué sur la
goélette à l'occasion des fêtes
de Brest 96. Certains d'entre eux aiment tout
particulièrement naviguer sur ces voiliers,
même si, l'avouent-ils, ils ne disposent pas
de suffisamment de temps pour en abuser. Parmi
ceux-ci :
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Michel King
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Il en est un plus
particulièrement amoureux de la
Belle-Poule : Michel King.
Né le 2 juillet 1930 à
côté de Rouen, il est
titularisé en 1973. Depuis la
première Route du Rhum, il est,
avec enthousiasme, de toutes les
fêtes de la mer. Ainsi, pendant la
régate des grands voiliers
organisée entre Brest et Douarnenez
il croque les goélettes et la vie
du bord.
Les deux lavis qui figurent dans ces pages
lui ont été inspirés
pendant ce voyage.
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" Les goélettes,
surs jumelles; féminines,
élégantes, racées,
toujours jeunes sont dociles avec ceux qui
les comprennent et les aiment.
Embarquer c'est être emporté,
dans la blancheur de la coque et des
voiles, au centre du mystère de la
mer et du ciel.
C'est aussi respecter l'équilibre
subtil entre les forces du vent et de
l'eau. Accord obtenu par les
manuvres évoquant un ballet
mathématiquement harmonieux,
réalisant cette sculpture ample et
tendue de toute la voilure."
Michel KING,
Mai 1997
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Cristiane Rosset
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Christiane Rosset est la
première femme Peintre officiel de
la Marine. Nommée en 1995 elle
était aussi du voyage. Ancien
élève de l'Ecole du Louvre
et de l'Ecole d'art et de
décoration, elle s'oriente d'abord
vers la création textile et
réalise des panneaux
décoratifs et des papiers
peints.
Comme à son habitude, même
à bord de la goélette,
quelques coups de crayon lui suffisent
pour figer une scène ; elle ne
prend pas de photo. Elle a vu, elle a
ressenti, les couleurs sont en elle.
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Au sujet de la Belle
Poule, elle écrit :
" On ne peut imaginer qu'elle n'ait pas
existé !
lle s'impose, vibrante, majestueuse,
forte, fière et fragile en
même temps.
lle est dans le vent, dans le vent de tout
temps. Aussi longtemps que la sagesse et
l'intelligence humaine saura la maintenir
vivante - Y aura-t-il un fou pour en
décider autrement ? - Elle sera
toujours " dans le vent " de tous les
siècles : Elle est d'hier,
d'aujourd'hui et de demain.
n la voudrait immortelle pour sa
Beauté, son Témoignage
...
es sept Merveilles du monde ? ... La
huitième pourrait bien être
la Belle-Poule !
Quand on la distingue à peine
à l'horizon et qu'elle avance vers
vous, sa silhouette déjà
vous fascine et vous remplit
d'émotion. Elle s'approche, se
dessine peu à peu, ses formes se
précisent " : les lignes, les
courbes, les volumes prennent leur place,
l'il du peintre est ébloui et
reste confondu devant le mécanisme
de sa construction . Ces lignes se
confrontent, s'opposent en créant
des rythmes, des rapports, d'où
émanent un dynamisme et un
équilibre parfait.
Sa conception semble être
l'aboutissement sublime de toutes les
pensées, idées, recherches,
réflexions de
générations d'hommes de la
mer qui, peu à peu, ont
réussi à l'engendrer.
La Belle-Poule ne peut laisser
indifférent quiconque la croise du
regard. Les mots n'arriveront jamais
à expliquer le pourquoi de cette
harmonie..
Pour moi, c'est un
chef-d'uvre".
Christiane ROSSET,
le 11 mai 1997 ".
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François Bellec
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Alors directeur du
Musée de la Marine, n'avait pas pu
se libérer pour participer à
cette " croisière ". Il
connaît cependant merveil-leusement
bien les goélettes et n'avait pas
besoin d'être à bord pour
nous exécuter ce lavis.
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Jacques Coquillay
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Lorsque je l'ai
contacté il m'illustra la
célèbre coiffure à la
Belle-Poule, à la mode "
goélette " en souvenir ce celle qui
fit fureur au XVIII-ème
siècle en commémoration de
la bataille que livra la frégate de
30 " La Belle Poule " contre
l'Arethusa.
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