(1) Diffusé
depuis sous le titre "Entre terre et mer". Film de
Hervé Baslé qui obtint quatre "7"
d'or en 1997.
Voir "La
Belle-Poule et l'art".
(2) A paraître.
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L'exposition
du Quartz - Le
Télégramme
"De la Belle-Poule, j'ai voulu
montrer la vie de l'équipage, les marins
dans l'effort" explique Guy Delahaye, qui
expose son travail au Quartz jusqu'au 22 juin.
"La
Belle-Poule comme on ne l'a jamais vue
auparavant". Venant du commandant de la
Belle-Poule le compliment va droit au coeur du
photographe Guy Delahaye. De fait, les 120 photos
du bateau, mais surtout des hommes qui le font
vivre, qu'il présente au quartz sont
superbes. Cette exposition au parfum d'aventure est
visible jusqu'au 22 juin. Filez-y toutes
voiles dehors.
On connait surtout le "bresto-grenoblois" pour ses
lumineuses photographies d'artistes,
exposées en permanence dans les coulirs du
Quartz. On le croyait arrimé pour toujours
aux quais de bois des scènes, et
voilà qu'il quitte les planches pour
arpenter, sans mal de mer, les pontons
briqués d'une des plus
célèbres goélettes de la
Royale : la Belle-Poule.
6000 photos
En deux ans, le jovial barbu a appareillé 12
fois sur le navire-école. Celà lui
permit notamment de participer au tournage du
"Grand Banc"(1) , avec Bernard Fresson
et Roland Blanche. S'intégrant à la
vie du bord, il a impressionné 200 films,
soit la bagatelle de 6000 photos. Il en a choisi
120, petits, moyens et splendides grands formats,
pour les exposer dans la galerie du Quartz,
ornée pour l'occasion d'un
enchevêtrement savant de haubans et d'un foc
de la Belle.
"Jusque là je n'avais aucune
expérience maritime sauf que depuis mon
enfance au Tréport je suis fasciné
par la mer. A l'époque, j'ai lu tous les
récits des grands navigateurs, je faisais
des maquettes de bateaux. Lorsque je suis
monté à bord, je n'étais pas
vraiment dépaysé car je
réalisais un rêve d'enfance",
explique-t-il.
Un coup de foudre
Tellement heureux de ce coup de foudre(rendu
possible grâce aux encouragements de l'amiral
Jean Picard), Guy Delahaye se jure alors de trouver
un "truc" pour travailler sur la Belle-Poule et
propose de réaliser une exposition et un
livre(2). Il trouve en Jean-Louis
Tourbier, au début de son commandement, un
complice qui deviendra vite un ami.
Ce dernier apprécie tout
particulièrement le souci du photographe de
s'approcher au plus près de la
réalité du bateau et de sa vie
quotidienne, en tournant le dos à
l'anecdote. On trouve bien sur dans cette
exposition des images de la Belle-Poule au soleil,
des profils galbés de coques, des voiles
claquant sous le vent. On y remarque surtout la
place accordée aux regards, aux visages, aux
expressions et aux gestes des hommes
d'équipage.
Montrer l'homme
"Ca aurait été facile de
photographier la barbecue à bord. je voulais
au contraire montrer des gens dans l'effort, le
visage tendu, dans la tempête, au coeur de la
nuit, comme on aurait pu le faire il y a cinquante
ou cent ans. Pour la goélette, c'est pareil.
Elle a servi de modèle des milliers de fois
et il m'importait de la montrer dans des situations
nouvelles. C'est aussi pour cela, pour restituer
toutes ces nuances, que j'ai
particulièrement soigné la
qualité des tirages et la
variété des supports", commente
Guy Delahaye.
Pour lui, cette aventure humaine a pris fin avec le
début de l'exposition, mais aussi avec le
départ de son hôte, dont le
commandement se termine ces jours-ci. "Pas
content, mais ravi", Jean-Louis Tourbier
rend un le plus bel hommage qu'un photographe peut
attendre lorsqu'il déclare que le travail de
Delahaye est "le plus exact de ceux que l'on a
pu voir sur la "Belle-Poule" jusqu'à
maintenant".
Jean-Luc Germain, Le Télégramme du 12
juin 1997.
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L'exposition
du Quartz - Ouest-France
Au Quartz, un photographe de
théâtre met en scène la Marine
à voiles.
Le
photographe Guy Delahaye, dont les images de
spectacles garnissent toute l'année les murs
du Quartz, a quitté pour un temps les
planches et le ... plancher des vaches, pour
embarquer sur la goélette Belle-Poule qui,
avec l'Etoile, fait partie des bâtiments
annexes de l'Ecole navale. De cette
expérience nouvelle, il a ramené des
photos qui, depuis hier, sont exposées dans
la galerie d'art du Quartz. A voir absolument,
jusqu'au dimanche 22 juin.
Un foc de la Belle-Poule pour décor, au
milieu de la galerie. Et puis les photos.
Suspendues dans des haubans. Un décor mis en
place par Yann Rathuit, du Quartz. Des photos de la
goélette en mer, toutes voiles dehors, dans
des décors insolites comme celui des Tas de
Pois. Des photos de l'équipage au travail,
à la manoeuvre, des marins à l'effort
dans le gros temps, et des visages très
présents. Des photos prises aussi pendant le
tournage du film "Le grand banc"(1) pour
France 2 et france 3 sur la vie des
Terre-Neuvas.
Des images en noir et blanc superbes, vivantes, que
Guy Delahaye crée du début à
la fin : de la prise de vue au tirage sur papier.
Des papiers photo qu'il réinvente
même, comme ces feuilles trouées
arrachées à des bloc-notes. L'effet
est étonnant.
Comme beaucoup d'aventure, celle-ci est due au
hasard : la rencontre dans un bistrot brestois, il
y a deux ans, d'un photographe et d'un amiral de la
Royale. Le contact a créé l'occasion
: l'embarquement au Havre sur la Belle-Poule, et la
navigation pour rallier Brest. A bord, tout s'est
bien passé, Guy Delahaye n'a pas eu le mal
de mer, et les relations avec l'équipage et
le commandant Jean-Louis Tourbier ont
été plus que cordiales. En
découvrant l'exposition au Quartz, ce
dernier confiait hier soir :"Voilà des
images plus vraies que celles qu'on voit d'habitude
sur ce bateau ..."
Après cette première
traversée, Guy Delahaye a embarqué
une douzaine de fois sur la Belle-Poule. Un
livre va paraître, aux éditions
Glénat(2).
Mais le photographe de théâtre est
déjà ailleurs. Dans les
vignobles de France, dont il a commencé
à saisir, non pas le vin ou les plantations,
mais les ... trognes. Un livre doit
paraître aussi chez Glénat.
Pierre Gilles - Ouest France du 12 juin 1997.
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