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La goélette Belle-Poule

Au gré du vent

Quelques histoires brèves vécues au cours de ces deux ans de commandement. Que ce soit en mer à l'occasion d'une traversée, en escale en France ou à l'étranger ou dans le port de Brest pendant des travaux d'entretien, il est des perles qui marquent la vie du voilier. Elles sont vécues différemment par chacun. Les voici vues par le commandant.

La goélette
L'origine du nom
La grande pêche
Hommage à Eric
La Belle-Poule et l'art
Au gré du vent
En regardant les photos
Guy, le photographe
L'auteur
Bibliographie,
liens, contacts

Plan du site


Page 1
Histoire d'un virement
Piégé dans les "marmites" de la rade
Prendre un pilote

Page 2
Coup de chien
En escale

Page 3
L'équipage
Soeurs jumelles, soeurs ennemies


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L'équipage.

L'équipage permanent d'une goélette comporte 17 personnes dont le commandant ; 15 sont nécessaires pour virer de bord dès que le vent force un peu.
Parmi ceux-ci, relevons quelques figures célèbres du bord et dont les fonctions sont importantes et complémentaires :

Boss, le bosco …

C'est l'homme chargé de la maintenance et de la mise en oeuvre du gréement mais aussi de la direction des équipes de pont lors des manoeuvres au port comme à la mer. Autant dire que son importance est réelle et sos avis précieux.
Il n'y a donc pas une épissure dont il ne connaisse le moindre toron ; pas une manœuvre délicate sur laquelle il n'ait un œil expert auquel tous se réfèrent …

Philippe, le "chinois" …

Le chinoisSur les navires de la Royale, l'un des officiers-mariniers est parfois surnommé "le chinois".
C'est lui le boutiquier qui, aux escales comme à la mer, déballe sa marchandise et vend aux visiteurs et passagers les tee-shirts marqués au nom de la goélette, les tapes de bouche et coupelles argentées, ainsi que toutes une série d'articles de représentation ou d'usage commun à bord.
La rançon de la célébrité.
En fait, pour Philippe, la tenue de la coopérative du bord n'est pas son ocuupation principale. Il est l'un des trois "chefs du quart" qui se relaient 24 heures sur 24 afin d'assurer la bonne marche du voilier.

Michel, le "Marchand de soupe" …

Michel est le marchand de soupe. Il gère, en plus de sa spécialité de navigateur, tout ce qui se mange et se boit à bord.

C'est lui qui, la veille de l'arrivée en escale fait l'inventaire avec "La Cuisse" de ses coffres à légumes presque vides. Le " ship " se présentera à bord dès notre accostage et il faut préparer la commande.
Un métier astreignant et délicat à exercer, de grandes responsabilités. Ses qualités de gestionnaire concourrent au maintien du moral et du bien-être de l'équipage.

"La Cuisse" …

Pascal, dit "la Cuisse", est un solide second-maître qui, d'une cuisine de 2 mètres carrés sort 70 repas par jour.
Située sur le pont, la cuisine a quelquefois la visite d'un paquet de mer lorsque la porte est restée ouverte. La Cuisse commente alors : "Mouillé, c'est lavé ; sec c'est propre ! Du boulot en moins pour le cuistot !"

"Même s'il est parfois grincheux, c'est un bon cuistot, il étale bien dans le mauvais temps." m'a confié un jour Tim, le timonier.

Il est vrai qu'il vente, pleuve, neige ou grêle, que les lames passent au-dessus du pont instable et accusant une gîte importante ou que l'océan s'écoule sans heurt sous la coque, Pascal nous a toujours servi un repas chaud et copieux.
Il n'avait par contre pas toujours le nombre de clients habituel !

Dans le poste avant

Poste avantLe poste avant, celui des quartiers-maîtres et matelots, possède à lui seul le charme de la marine d'autrefois.
Coincé dans la proue son agencement est assez proche de celui des Islandaises. Mais la vie à bord était dure et les barrots du pont étaient passés au coltard et non vernis comme sur la Belle-Poule.
L'endroit est petit pour les douze hommes qui y vivent, mangent et dorment, mais à la mer ils sont rarement tous au complet autour de la table triangulaire.


Soeurs jumelles, soeurs ennemies...


Soeurs jumelles ...

Toutes voiles hautes, " la Poule " fait route parallèlement à l'Etoile, à une encâblure sur l'avant de son travers bâbord. On la surnomme " la Star ".
A son bord, Stéphane son commandant a adopté la même toile. Ainsi, chacun des équipages peut se voir naviguer et admirer la grâce de son voilier comme dans un miroir. Il a le reflet presque fidèle de son propre navire et un œil non averti pourrait affirmer que la différence ne réside que dans le nom inscrit à la poupe et dans son équipage, pour qui " sa goélette est forcément la meilleure ! ".

… et sœurs ennemies.

Les sorties en groupe des deux goélettes ont transformer ces deux sœurs jumelles en sœurs ennemies ; il n'y a pas un moment ou l'on ne cherche à améliorer la marche du voilier. L'Etoile ne jure que par la bonnette que son équipage installe sous le gui de la grand-voile et qui semble lui procurer un petit plus en vitesse ; on n'y a jamais cru sur la Poule !
Ici nous préférons, une lubie du commandant dit-on : installer un foc ballon en guise de " big-boy " pour collecter le vent " dégueulant " de la fortune.

Ici l'on grée un palan en guise de barre d'écoute pour que la grand-voile ne se referme pas et obtenir un flèche plus plat, là on mollit une drisse pour effacer les plis d'un étarquage trop vigoureux. Il est aussi possible d'installer le vieil étai ballon pour récupérer le moindre souffle d'air égaré entre misaine et grand-voile.

L'esprit de compétition s'installe à chaque sortie ; les équipages s'échinent, sans autre raison que d'être devant, à tirer le meilleur de leur goélette.

Ce soir l'Etoile envoie sournoisement son clinfoc dans le soleil aveuglant du contre-jour espérant que ces petits mètres carrés feront la décision. Aussitôt les gabiers grimpent dans les filets de beaupré pour dérabanter le notre.

J'attend aussi patiemment que possible la nuit pour envoyer mon " big-boy " qu'ils n'ont pas encore vu à l'œuvre. Cette lubie du commandant que l'on envoie que lorsque nous ne sommes pas en vue de " l'autre " ne doit pas être si mauvaise, puisque l'équipage en a jalousement gardé le secret.

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