Le
gréement des islandaises.
Les espars :
Cette mâture est
réalisée en pin ou pitchpin
de premier choix que les charpentiers
palmaient à l'herminette à
4, 8 et 16 pans puis terminaient au rabot
: le grand mât à lui seul,
avec ses 20.75 m au-dessus de la carlingue
et 0.42 m à son plus fort comme
diamètre, nécessitait
près de deux mètres cubes et
demi de bois, pourtant ces navires ne
semblaient pas porter une mâture
excessive puisque le maximum de hauteur de
la fusée de flèche au-dessus
du pont ne dépassait pas 24
mètres (Belle-Poule : 30.50 m).
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Les voiles :
Les voileries étaient
réputées et travaillaient
non seulement pour l'industrie locale mais
aussi pour beaucoup d'autres ports de
Bretagne et même de
l'étranger. La toile à voile
était autrefois produite par les
tisserands régionaux et jusqu'en
1899 on a employé la toile de
Landerneau ; cependant, assez rapidement,
ces fournisseurs se trouvèrent dans
l'incapacité de satisfaire à
une demande considérable, aussi les
voileries durent-elles faire venir la
toile d'Angers et des usines du Nord.
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La particularité la plus typique du
gréement de goélette islandaise est
le hunier à rouleau mis au point en 1875 par
M. Dosmann et dérivant de l'ancien
système de ris Cunningham ; il permet
d'établir et d'ariser cette voile du pont
sans avoir besoin d'envoyer du monde en haut.
Au largue, les goélettes gréaient
encore une voile qu'on appelle une fortune
carrée, de 80 m2 environ. Cette voile
s'établissait sur la vergue barrée ;
elle pouvait y être enverguée mais
comme elle se carguait alors difficilement on
préfère la hisser à toucher la
vergue au moyen de 3 cartahus, l'un au centre de la
vergue, les deux autres aux
extrémités ; la fortune se borde et
s'amure comme une basse voile, pour s'en
débarrasser il suffit de faire une grande
arrivée, la voile retenue par l'étai
de misaine ne bat pas et s'amène
aisément.
Pour conclure sur la voilure et le gréement
des goélettes, il faut signaler un
intéressant perfectionnement apporté
en 1885 par M. Dosmann, médaillé
à l'exposition maritime internationale du
Havre, permettant d'ariser la grand-voile en
"prenant des tours de rouleaux", ce qui se fait
toujours ainsi sur la Belle-Poule, au lieu
d'utiliser l'ancienne méthode des garcettes
de ris.
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